lundi 2 mars 2015

Les 5 solutions essentielles aux problèmes observés dans un texte : 5- FUSIONNER

Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?

Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu de recul.


5- FUSIONNER

Cette technique rassemble plusieurs des approches décrites dans les articles précédents, et permet notamment d’éviter les redites qui pourraient se manifester entre divers passages du texte qui entretiennent à l’heure actuelle des similitudes trop prononcées.

Quelquefois, en effet, la relecture du texte avec un certain recul révélera que différents extraits du premier jet rapportent les mêmes faits, décrivent une même situation, révèlent de manière différente une seule et même information spécifique. Cela se produit, dans bien des cas, lorsqu’on a hésité, au moment de la rédaction, entre plusieurs endroits-clés potentiels, où il nous paraissait approprié de rapporter ces informations ou de faire survenir ces évènements. Ce type de lacune peut aussi être souvent dû au fait qu’un plan, même sommaire, n’a pas vraiment été réalisé avant la rédaction de ce passage de l’œuvre…

En de telles situations, pour résoudre le problème, on devra visiblement couper certains mots, expressions ou phrases spécifiques au sein de ces passages exagérément redondants. Par contre, dans certains cas, les différentes versions initialement offertes d’un même court épisode narratif ou dramatique posséderont chacune, à leur manière, d’indéniables qualités, et de brefs extraits de chacun de ces passages pourraient gagner à être conservés… On aura alors avantage à les redisposer, en intégrant dans un même paragraphe ou une même section du texte, les brefs fragments repris au coeur de chaque version. Cela, en ayant soin de les reformuler quelque peu afin de les combiner plus harmonieusement, ce qui en certaines occasions exigera du même coup de développer de quoi assurer une transition fluide entre les extraits ainsi rassemblés, fusionnés.


En conclusion, lorsqu’on cherche à remanier efficacement un texte qui s’en trouve à ses premières versions, quantité de petits problèmes peuvent généralement être décelés. D’un cas à l’autre, les raisons permettant d’identifier « ce qui ne va pas » en tel ou tel point du texte peuvent s’avérer extrêmement variées. Mais, en fin de compte, l’une ou l’autre des opérations que nous venons de décrire offre généralement la solution appropriée pour combler ces lacunes ou failles, de diverses natures.

Alors, la prochaine fois que vous vous appliquerez à faire évoluer un texte récent, rappelez-vous de COUPER, DÉVELOPPER, REFORMULER, REDISPOSER, ou FUSIONNER !


Vous risquez ainsi fort de pouvoir vite identifier un moyen concret de corriger efficacement ce qui apparaît comme un aspect du texte qui, à ce stade, gagne à se voir récrit, dans une certaine mesure.

jeudi 26 février 2015

Les 5 solutions essentielles aux problèmes observés dans un texte : 4- REDISPOSER

Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?

Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu de recul.

4- REDISPOSER

Quelquefois, une phrase ou un paragraphe qui fonctionne plutôt bien, et qui présente des avantages narratifs ou dramatiques évidents, apparaît toutefois à un endroit, dans le texte, où il est actuellement perçu comme un élément quelque peu déplacé, qui semble interrompre ou freiner le mouvement naturel du récit.

L’effet produit par cet extrait ne possède alors ni les qualités d’un adroit rebondissement, ni celles d’une souhaitable ellipse ou avantageuse rupture de rythme… Peut-être ce problème pourrait-il être résolu en déplaçant tout simplement ce passage ?

À ce titre, s’avérerait-il bénéfique d’intégrer la phrase ou l’extrait problématique au sein du paragraphe précédent ou du suivant ? Ces quelques phrases gagneraient-elles à se présenter plus près du début ou de la fin du texte ?

Souvent, il s’avère avantageux de se demander si l’enchaînement des faits rapportés, des dialogues prononcés, des idées exprimées ne serait pas plus efficace et fluide, s’il se présentait selon un ordre quelque peu différent.

Lorsqu’il nous apparaît que d’autres successions possibles de ces phrases ou paragraphes offriraient peut-être un enchaînement davantage naturel, donnant lieu à une continuité plus harmonieuse du propos, n’hésitons pas à explorer les diverses permutations pertinentes ainsi entrevues.

Resituer de la sorte les constituantes du texte nous permettra sans doute d’accéder à une disposition de son contenu plus souple et performante que la précédente.

lundi 23 février 2015

Les 5 solutions essentielles aux problèmes observés dans un texte : 3- REFORMULER

Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?

Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu de recul.


3- REFORMULER

Par endroits, des extraits fonctionnant plutôt bien (ils apparaissent clairs, dynamiques, regorgent d’action, etc.) contiennent des phrases qui semblent manquer de fluidité, qui donnent l’impression d’être longues ou tortueuses, de pouvoir visiblement être éclaircies ou allégées.

L'une des solutions adéquates est sans doute alors de reformuler les phrases en question, c’est-à-dire de revoir le choix de vocabulaire initial, en optant désormais pour des mots ou expressions synonymes et/ou qui s’avéreraient en fait plus justement choisies, en plus d'apparaître à la fois davantage naturelles, et visiblement moins lourdes.

En d’autres cas, c’est l’organisation syntaxique de telle ou telle phrase qui gagnera à être revue, en jouant en particulier sur l’ordre de présentation des faits qu’elle décrit ou des informations qu’elle révèle. Un mouvement plus net pourrait notamment être donné au propos en procédant du général au particulier dans l’enchaînement des idées au sein d’une réplique ou d'une description d'action s’étirant sur quelques lignes, par exemple.

Dans la plupart des cas, la clé du problème consistera à prendre conscience du sens précis de ce que nous cherchons à exprimer, en tel ou tel passage spécifique. Une fois cette signification identifiée, il serait bénéfique de tenter de la communiquer en usant de mots différents, mais surtout plus adéquats que ceux antérieurement employés. Nous visons ici le choix du mot, de l’expression la plus juste pour communiquer l’idée en question, mais aussi sa présentation sous une forme plus conviviale, bien que tout à fait adaptée au type de texte en remaniement.


Nous essaierons ainsi, par le recours à ces stratégies, de forger des tournures de phrases possédant une limpidité accrue, un meilleur souffle et davantage d’envol.

jeudi 12 février 2015

Les 5 solutions essentielles aux problèmes observés dans un texte : 2- DÉVELOPPER

Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?

Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu de recul.


2- DÉVELOPPER

Le passage en question manque de fluidité, de clarté ou d’impact ? Pourtant, il se révèle tout de même utile à la progression de l’action ?

Par ailleurs, s’y trouvent dévoilées des informations utiles, offrant des repères avantageux pour la compréhension de l’œuvre ? Ces faits clarifient notre vision des conflits en cours ou permettent de mieux apprécier les nuances de l’évolution psychique que connaissent les personnages ?

En de tels cas, la solution appropriée serait sans doute alors de développer quelque peu ce passage problématique, en vue de le rentre plus attrayant et efficace.

À cette fin, l’intégration de rebondissements et l’intensification du conflit (en le laissant notamment durer, s’aggraver et s’approfondir, et en poussant les personnages à s’y opposer avec davantage de vigueur), contribueront de toute évidence à accroître l’impact de cette section du texte.

Pourront également, ici et là, être ajoutées des transitions contribuant à une fluidité accrue de cet extrait. L’addition de quelques précisions manquantes, ailleurs, permettrait sûrement d’éclaircir ce qui demeurait jusqu'ici confus.


Enfin, le recours à un vocabulaire plus imagé, évocateur et sensoriel (voir mon article Le recours aux impressions sensorielles pour s'inspirer) rendra plus facile à imaginer l’action, et risque ainsi de nous impliquer davantage dans les situations dépeintes, de nous en faire ressentir de façon plus tangible l’atmosphère caractéristique et les enjeux déterminants.

lundi 2 février 2015

Les 5 solutions essentielles aux problèmes observés dans un texte : 1- COUPER

Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?

Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu de recul.


1-     COUPER

C’est, de toute évidence, l’issue la plus simple quand est décelé dans le texte un extrait visiblement superflu ou tortueux, exagérément complexe à dynamiser ou à récrire. 

Si un passage spécifique, en plus de traîner un peu trop ou de s'avérer problématique (par exemple, il manque de clarté ou d’impact), n’est pas significativement source d’action et n’apporte pas non plus d’informations essentielles à la compréhension (qu’il serait difficile de révéler ailleurs) : c’est le moment de couper

On optera en particulier pour la coupure lorsqu'un extrait boiteux serait long et ardu à retravailler, sans qu'on ait bon espoir de parvenir à en faire un passage suffisamment actif et attrayant du récit. En de tels cas, il n'est tout simplement pas "rentable" d'investir temps et énergie dans le remaniement en profondeur d'une section du texte qui se révèle trop abondamment à récrire.

Le choix de couper, aussi, est tout à fait justifié et avantageux lorsque des digressions évidentes sont perçues comme des longueurs dont le texte gagnerait fort à se passer. Bien entendu, il est également bénéfique de prendre l'habitude de sabrer quelques mots superflus, ici et là, lorsqu'on en remarque la présence au gré des phrases. 

Toutefois, il ne faut pas user du bistouri chaque fois que le moindre problème est décelé ! Souvent, d’autres approches (comme celles présentées dans les articles suivants) seraient bien plus adroites, pour combler les lacunes observées dans un passage donné du texte, que le fait de s'en tirer à bon compte en le supprimant. 

Après tout, rappelons-nous qu'en coupant, on élimine le problème plutôt que d'apprendre à le solutionner !  

samedi 8 février 2014

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Bonne lecture,

Martin Mercier

lundi 1 juillet 2013

Allégorie et personnification : l’exemple du Sourire


En tant que figure de style, l’allégorie est une forme de métaphorisation à grande échelle qui se manifeste souvent sous les traits de la personnification.
C’est-à-dire qu’une réalité abstraite : une notion (la démocratie, la simplicité volontaire), une valeur (la justice, le courage), un sentiment (la compassion, l’inquiétude, la colère) peuvent adopter des caractéristiques humaines, et s’adresser à nous comme s’il s’agissait de personnages en chair et en os, chacun doté d'une conscience et d'un discours qui lui soient propres.

Un procédé analogue permet également de faire d’une chose concrète, d’ordinaire inanimée, dénuée de pensée ou de volonté, une entité possédant une sorte de vie autonome et des attitudes caractéristiques d’un personnage humain.

Par exemple, qu’en est-il si le sourire devenait le protagoniste d’une histoire, et qu’il se mettait à nous raconter sa vie, comme dans le petit texte qui suit ?


LE SOURIRE

« Détrompez-vous sur mon compte, disait le Sourire à qui voulait bien l’entendre, un rictus au coin des lèvres... Vous avez cru me voir naître sur son visage, à elle ; ou sur le sien, à lui, quand il a vu qu’elle aussi m’avait adopté... Vous avez songé que tout venait de commencer. Ici, maintenant, comme ça. Avec la naissance d'un sourire... 
Il n’en est rien !

J’ai vu le jour il y a si longtemps ! En cette occasion, depuis toujours oubliée, où le plus lointain de vos lointains ancêtres, au moment de boire, m’a esquissé. Et s’est vu pour la première fois sourire dans l’eau troublée par le mouvement brusque de sa main vers sa bouche asséchée. A-t-il souri d’avoir enfin pu rassasier sa soif ? Ou d’amusement, à la vue de cette bête inquiète et tourmentée, étrange reflet de lui-même qui s’émerveille de surprendre son regard dans les flots... sans vraiment se reconnaître ?

Qu’importe !  Moi, Sourire, j’étais né. Dès lors, je n’aurais plus de cesse de courir d’un visage à l’autre, de me multiplier, me disséminer, me répandre tant de fois en complicités aussi franches qu'inattendues.

Tant d’autres fois, pourtant, le couteau prêt à frapper en plein cœur la distraction de l'ennemi se cacherait derrière le masque de ma sincérité.

Je suis  depuis toujours le code, le secret qui fait se reconnaître entre eux les amoureux. Partout, je sèmerai, jusqu'à m'épuiser, la quiétude et la confiance.
Quelquefois, je laisserai entrevoir la tendresse derrière les reproches d’une mère.

Je me cacherai dans les yeux de qui n’ose se couvrir du doux ridicule de mon apparence, craignant manquer de sérieux...
Je me glisserai dans chaque pore de celui ou celle qui m’a reconnu dans le silence de l’autre, pour qui l’on soupire sans se déclarer.

Jamais je ne cesserai d'habiller le visage qui s'étonne, amusé devant la danse incongrue, bruyante et effrénée du monde.
Je servirai d’étendard aux faces couvertes de boue qui se relèvent, la tête haute d’avoir su me conserver comme alliés.
J’ai ferai éclater l’amour dans un rire qui frémit ; je retomberai en guerre jusqu’à ce qu’on accorde une trêve au délire des obus.
J’étais de tous les pactes et de tous les espoirs, des plus sacrés aux plus profanes. Ceux que vous avez fièrement défendus, avant de les fouler aux pieds.

Et vous croyez m’avoir vu naître, aujourd’hui, là, sur son visage. Détrompez-vous. Oh ! Détrompez-vous !!!

J’étais, et serai toujours là, tapi dans l’ombre du quotidien, prêt à sauter sur le dos d’une joie sans vouloir la dompter.

Je suis le croissant de lune qui illumine vos craintes. Vous rêvez quelquefois de moi, la nuit. Et seuls les témoins de l’obscurité savent que je prends refuge sur vos lèvres, quand les tensions s’estompent au creux berçant de la sérénité.

Je suis en chaque cellule de votre être, cette étincelle de paix qui respire en sourdine, et qui attend son heure pour se révéler au monde.

Oui, je suis le Sourire. Instant de félicité immémoriale, derrière vos yeux de glace. Que je ferai fondre en larmes des bonheurs retrouvés.
Vous, qui m’avez si souvent refoulé, pour rester en contrôle d'un malheur apprivoisé.
Combien plus familier... »


EXERCICE : À partir d’une réalité de votre choix, pourquoi ne pas imaginer ce que tel concept (le pouvoir, l’ennui, la persévérance), telle émotion (la peur, la tristesse, la surprise, l’enthousiasme), tel objet (une boîte à lettres, une patère, une bague) aurait à nous dire ou se mettrait à faire, si on lui donnait corps et lui prêtait parole ?


© 2013, Martin Mercier / Éditions Figura