Vous venez de compléter le premier jet d'une nouvelle ou d'un
conte, d'un chapitre de roman, d'un extrait de pièce ou de scénario ?
Garder à l’esprit les cinq opérations décrites dans cette série
d’articles pourrait vous aider à solutionner plusieurs des petits problèmes
décelés au sein du premier jet de ce texte, au moment de le relire avec un peu
de recul.
5- FUSIONNER
Cette technique rassemble plusieurs des approches décrites dans
les articles précédents, et permet notamment d’éviter les redites qui
pourraient se manifester entre divers passages du texte qui entretiennent à
l’heure actuelle des similitudes trop prononcées.
Quelquefois, en effet, la relecture du texte avec un certain recul
révélera que différents extraits du premier jet rapportent les mêmes faits,
décrivent une même situation, révèlent de manière différente une seule et même
information spécifique. Cela se produit, dans bien des cas, lorsqu’on a hésité,
au moment de la rédaction, entre plusieurs endroits-clés potentiels, où il nous
paraissait approprié de rapporter ces informations ou de faire survenir ces
évènements. Ce type de lacune peut aussi être souvent dû au fait qu’un plan,
même sommaire, n’a pas vraiment été réalisé avant la rédaction de ce passage de
l’œuvre…
En de telles situations, pour résoudre le problème, on devra visiblement couper certains mots, expressions ou
phrases spécifiques au sein de ces passages exagérément redondants. Par contre,
dans certains cas, les différentes versions initialement offertes d’un même
court épisode narratif ou dramatique posséderont chacune, à leur manière, d’indéniables
qualités, et de brefs extraits de chacun de ces passages pourraient gagner à
être conservés… On aura alors avantage à les redisposer,
en intégrant dans un même paragraphe ou une même section du texte, les brefs fragments
repris au coeur de chaque version. Cela, en ayant soin de les reformuler quelque peu afin de les combiner plus harmonieusement, ce
qui en certaines occasions exigera du même coup de développer de quoi assurer une transition fluide entre les extraits
ainsi rassemblés, fusionnés.
En conclusion, lorsqu’on cherche à remanier
efficacement un texte qui s’en trouve à ses premières versions, quantité de
petits problèmes peuvent généralement être décelés. D’un cas à l’autre, les raisons
permettant d’identifier « ce qui ne va pas » en tel ou tel point du
texte peuvent s’avérer extrêmement variées. Mais, en fin de compte, l’une ou
l’autre des opérations que nous venons de décrire offre généralement la
solution appropriée pour combler ces lacunes ou failles, de diverses natures.
Alors, la prochaine fois que vous vous appliquerez à faire évoluer un texte récent, rappelez-vous de COUPER, DÉVELOPPER, REFORMULER, REDISPOSER, ou FUSIONNER !
Vous risquez ainsi fort de pouvoir vite identifier un moyen
concret de corriger efficacement ce qui apparaît comme un aspect du texte qui, à ce stade, gagne à se voir récrit, dans une certaine mesure.