mardi 25 juin 2013

L'ACTION, notion fondamentale


L’action est l’ingrédient le plus essentiel, le plus fondamental de la dramaturgie.

Il est important de garder en tête que l’action correspond ici à toute parole, tout geste, tout acte qui exerce une influence, apporte du changement, suscite de l’évolution ou une transformation.

Une façon simple de s’assurer qu’il y aura de l’action dans le texte que vous développez, qu’il s’agisse d’une œuvre dramatique (pièce, scénario, sketch) ou narrative (conte, nouvelle, roman) est de vérifier si chaque chose dite ou faite par vos personnages apporte du changement, fait progresser l’histoire ou contribue à la transformation psychique des protagonistes.

En dehors des actes répondant à ces critères, qui eux auront réellement la valeur d’actions, ne devraient être tolérés que les faits, actes, paroles, descriptions nécessaires à révéler au lecteur ou au spectateur pour assurer sa compréhension générale de l’œuvre.
 
Le reste gagnera généralement à être coupé ou fortement abrégé, à moins de posséder un impact émotif évident (ce passage émeut, fait rire, suscite la crainte ou le suspense), et pertinent dans le cadre du texte développé (c’est-à-dire, cadrant avec le genre caractéristique de l’œuvre : une comédie gagne à faire rire ; un drame, à nous toucher, etc.).

À l’échelle d’une scène / situation, assurez-vous que chaque extrait de votre œuvre témoigne d’un contraste évident entre son début et sa fin. Veillez à ce qu’on puisse observer un certain nombre de changements manifestes, survenant entre l’amorce de ce passage et sa conclusion. Il peut s’agir de l’évolution des personnages en conflit ou de la transformation progressive de divers aspects de la situation dans laquelle ils se trouvent impliqués.

Prendre en compte ces considérations à l’égard de l’action et des façons qu’elle a de prendre forme, de s’incarner au sein d’une œuvre dramatique ou narrative, permet d’éviter plusieurs des pièges qui guettent les auteurs débutants.

On peut ainsi limiter l’occurrence de failles dramaturgiques évidentes, comme la présence de diverses longueurs associées à des passages anecdotiques et superflus du texte, à quantité de digressions et de développements accessoires et statiques. Autant de segments de l'œuvre qui, au lieu de stimuler l’évolution des personnages, situations et intrigues, échouent alors à contribuer au dynamisme de l’œuvre.


© 2013, Martin Mercier / Éditions Figura

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