L’action est l’ingrédient le plus essentiel, le plus fondamental de la
dramaturgie.
Il est important de garder en tête que l’action correspond
ici à toute parole, tout geste, tout acte qui exerce une influence, apporte du
changement, suscite de l’évolution ou une transformation.
Une façon simple de s’assurer qu’il y aura de l’action dans le
texte que vous développez, qu’il s’agisse d’une œuvre dramatique (pièce,
scénario, sketch) ou narrative (conte, nouvelle, roman) est de vérifier si
chaque chose dite ou faite par vos personnages apporte du changement, fait
progresser l’histoire ou contribue à la transformation psychique des
protagonistes.
En dehors des actes répondant à ces critères, qui eux auront réellement
la valeur d’actions, ne devraient être tolérés que les faits, actes, paroles,
descriptions nécessaires à révéler au lecteur ou au spectateur pour assurer sa
compréhension générale de l’œuvre.
Le reste gagnera généralement à être coupé
ou fortement abrégé, à moins de posséder un impact émotif évident (ce passage
émeut, fait rire, suscite la crainte ou le suspense), et pertinent dans le
cadre du texte développé (c’est-à-dire, cadrant avec le genre caractéristique de
l’œuvre : une comédie gagne à faire rire ; un drame, à
nous toucher, etc.).
À l’échelle d’une scène / situation, assurez-vous que chaque extrait de votre œuvre témoigne d’un contraste évident entre son
début et sa fin. Veillez à ce qu’on puisse observer un certain nombre de changements
manifestes, survenant entre l’amorce de ce passage et sa conclusion. Il peut s’agir
de l’évolution des personnages en conflit ou de la transformation progressive
de divers aspects de la situation dans laquelle ils se trouvent impliqués.
Prendre en compte ces considérations à l’égard de l’action
et des façons qu’elle a de prendre forme, de s’incarner au sein d’une œuvre dramatique
ou narrative, permet d’éviter plusieurs des pièges qui guettent les auteurs
débutants.
On peut ainsi limiter l’occurrence de failles dramaturgiques
évidentes, comme la présence de diverses longueurs associées à des passages anecdotiques et
superflus du texte, à quantité de digressions et de développements accessoires
et statiques. Autant de segments de l'œuvre qui, au lieu de stimuler l’évolution des personnages, situations et intrigues, échouent alors à contribuer au dynamisme de l’œuvre.
© 2013, Martin
Mercier / Éditions Figura
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